Durant un doux hiver où la neige couvrait le sol d’un blanc pur et divin, So Kyung Mi (Kiara) naquit le 25 décembre 1993 en un jour de Noël nuageux. On n’en connait pas long sur sa mère puisqu’elle est morte tout juste après l’accouchement difficile et douloureux et également pour son père qui est disparu dans les limbes il y a fort longtemps déjà. Elle fut adoptée par une famille très aisée qui était de passage en Corée et qui l’emmenèrent dans le nord du Nouveau Monde, au Canada.
Déjà toute jeune, elle montra des signes d’anomalie. Pourtant tous les tests démontraient qu’elle était bien normale sans aucun défaut. Elle mordait souvent les gens et certaines fois on aurait dit qu'elle suçait le sang de sa victime, mais rien n’était pris au sérieux.
De son côté, Kyung Mi savait bien qu'elle était tout sauf humaine. Qu’une entité enfouie en-dedans d'elle-même voulait prendre la place. Malgré les visites à l'hôpital sans résultats, elle ne pouvait croire aux mensonges du médecin. La nuit, c’était comme le jour, elle voyait aussi bien qu’habituellement. Vers cinq ans, elle déplaçait des roches qui pesaient au moins une quinzaine de kilos. Quand elle jouait à quelconque sport qui nécessitait un déplacement, elle était deux fois plus rapide. Le pire, c’était lorsqu’elle voyait le sang, ce délicieux liquide d’un rouge vif qui coulait dans les veines de tous. Même après qu’on dise tout ça au médecin de famille, il disait quand même : « Votre fille est en bonne santé, ne vous inquiétez pas.»
Un jour, cependant, écœuré d’avoir ces réponses, ses parents décidèrent de changer de pédiatre pour elle. Le nouveau était bizarre, épeurant, mais étrangement beau. Il fit sortir les parents de la salle pour parler seul à seul avec l’enfant. Les parents, inquiets, sortirent de la salle sans un mot. Le regard mystérieux du médecin blond se posa sur la fillette d’à peine dix ans.
- Lorsque tu es réveillée, la nuit, c’est comme le jour ?
La fillette abasourdie ne comprenait pas comment il avait fait pour savoir ça. Elle se tourna vers la fenêtre apeurée. Elle fit un signe de tête pour dire oui.
- Le sang, tu as envie de boire, mais tu n’oserais pas dire ça à papa et maman ?
- Oui monsieur …
- Ne t’inquiètes pas je ne dirai rien. Tu as une… maladie inconnue de certaines personnes.
Il rappela ses parents et leur dit qu’elle avait une maladie rare, qu’il voulait la suivre et qu’ils n’avaient rien à craindre qu’elle n’allait pas mourir.
A chaque visite, le docteur William O’Stratsbury, tel était son nom, lui apprenait des tas de choses comme : comment se contrôler devant le sang, comment réduire et contrôler sa rapidité, et cetera, afin qu’elle puisse se fondre dans la foule, afin de ne pas se faire remarquer. Puis à seize ans, il lui dit les vraies affaires.
- Kyung Mi, je suis sûr que tu sais que tu es tout sauf normale ? Et dans les deux côtés en plus.
- Deux côtés ?
- Tu es ce qu’est ce qu’on appelle >
dhampire, mi-humaine et mi-vampire. Ta mère était humaine sans aucun doute, puisque la seule façon de produire une personne comme toi… c’est comme ça.
Kyung Mi ne savait pas si elle devait le croire ou non. Le docteur ne lui avait jamais menti et ce n’était pas aujourd’hui qu’il commencerait.
- Je t’ai tout appris pour que tu ne sois pas «spottée» comme tu le dis si bien.
Elle fit un signe de tête, acquiesçant.
- Aujourd’hui je t’ai appelé pour ça, mais pour une autre chose aussi. J’ai eu vent d’une école en Corée qui accepte les gens spéciaux et normaux si on veut. Les humains, les fées, les démons, les loups-garous et les vampires. Tu me feras signe si tu es intéressée. Sur ce, la visite est terminée. Tu devras te dépêcher, parce que le 15 juillet se sont les examens.
Elle sortit en saluant le médecin qui depuis cinq ans, n’avait pas l’air d’avoir vieilli d’un cran. Durant les semaines qui suivirent, elle songea à ce que Dr. O’Stratsbury avait dit. Elle fit quelques recherches de son côté et la vérité fessa fort, il fallait l’accepter. A la prochaine visite, le docteur lui fit un sourire et lui posa la fameuse question :
- Es-tu intéressée ?
Être quelque part où elle ne devra pas faire attention à ce qu’elle fait à toujours été son rêve, elle sourit au prof.
- Oui, monsieur !
- Donc, Haengbok Academy aura son examen le 15 juillet soit prête, d’ici là il reste encore des visites.
Le 15, elle se pointa à l’examen. Elle n’avait, cependant, pas fait comme le Doc’ lui avait dit. Etudier. Voilà un mot qui passait d’une oreille à l’autre. Un jour, près un match de soccer serré, elle retourna chez elle et, dans la boîte au lettre, trouva une lettre destinée à elle. Sur toute la page, le seul mot qui l’intéressait était :
Acceptée
Elle sauta de joie avant de courir dans la maison pour montrer la merveille.