SunMee est une personne très mince et mesure près d'1m80, mais en dehors de ça, ce qui attire en premier l'attention chez ce jeune (?) homme est l'androgynie de son visage, par laquelle il est parfois de déterminer s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, sans compter qu'il n'y met pas forcément du sien.
Les yeux de SunMee étaient sombres, avant, et d'une profondeur abyssale, à présent s'il ne porte pas de lentilles les gens... beh les gens pensent justement qu'il en porte, car la couleur de ses yeux aujourd'hui n'a plus rien d'humaine, tirant du marron-rouille jusqu'à un rouge intense qu'il cache derrière des artifices.
Ses lèvres sont charnues, d'une jolie couleur pêche, veloutées comme les pétales d'une rose. Elles ne tracent que peu de vrais sourires, si ce n'est les sourires séducteurs qu'il lance à ses proies... oui, pour la chasse, ses lèvres sont une arme infaillible, dissimulant parfaitement ses crocs acérés.
Son visage est harmonieux, attirant, et sa peau douce peau est pâle, mais pas exsangue. Légèrement plus pâle que ses lèvres qu'elle fait ressortir admirablement. De beaux cheveux encadrent ce portrait de porcelaine, changeant allègrement de couleur au gré de ses envies... parfois noirs, parfois châtains, roux ou bien rouge... même blonds, peu lui importe ce que pensent les gens lorsqu'ils le voient.

Pour son style vestimentaire, il aime rester élégant, séduisant, attirer le regard. Et tout comme grâce à son visage, son style sème le doute... il porte beaucoup de bijoux, des bagues sur ses longs doigts fins, des colliers enlaçant son cou de cygne.

Comment décrire un être qui a derrière lui presque un siècle et demi ? Comment même décrire un être qui ne se comprend pas ? Car s'il y a bien une chose qui échappe à Sun Mee, c'est le fonctionnement de son esprit. Quand on passe presque 150 ans à jouer un personnage, à changer d'identité, comment rester fidèle à soi-même ? C'est ce qu'essaye de faire Sun Mee, tentant d'agir le plus naturellement possible, comme l'humain qu'il a été autrefois l'aurait fait.

De part sa nature vampirique, Sun Mee est devenu quelqu'un de renfermé, qui ne parle plus vraiment aux autres, sauf lorsqu'il est en chasse bien évidemment. Mais cet aspect mystérieux fait parti de son charme, sa façon d’avoir l’air tellement ailleurs attire la plupart des personnes, mais il ne sait plus si cela était déjà comme ça « avant » ou si cet art d’attirer les gens n’est présent en lui que depuis qu’il a été transformé en vampire.

Lorsqu’il a faim, il ne se reconnaît plus, il devient sadique, psychotique et rien ne peut l’arrêter. C’est tout juste s’il peut se retenir de mordre le premier humain qui passe près de lui, mais il sait très bien qu’il doit resté caché, aussi il n’en fait rien, se contente de séduire ses proies, de les laisser le ramener chez eux, de leur donner ce qu’ils veulent avant d’avoir ce qu’il veut et après tout.
Et il sait parfaitement que les vampires sont ainsi, c’est dans leur nature profonde et c’est pour cette raison particulièrement qu’il reste loin de ses semblables, de ces tueurs sanguinaires… mais aussi des vampires végétariens, de peur de se sentir tellement coupable d’être comme il est, de se rendre compte qu’il pourrait devenir autre chose, mais il ne peut pas changer, il veut pas, il en est incapable et se raccroche définitivement à… à des choses inutiles.
S’il est séducteur et si sensuel dans ses gestes, ses paroles, c’est parce qu’il sait qu’il a toujours été comme ça, qu’il était comme ça quand il a été transformé, quand il L’a rencontré pour la première fois.

Et au fond de lui, Sun Mee est quelqu’un de gentil et de loyal, il aide ses amis, ou plutôt les gens qu’il apprécie, il les écoute s’ils ont des ennuis… mais pour réussir à voir cette facette de lui, il faut gagner sa confiance, passer outre la carapace qu’il a forgé tout autour de son cœur pour ne plus être vulnérable et blessé. Oh bien sûr, on peut se demander comment un vampire pourrait être blessé, si profondément, pourtant malheureusement c’est possible. Et son cœur lui a été arraché, une fois, et même cent ans après la douleur persiste toujours, ce même visage hante ses pensées depuis tout ce temps.

Au quotidien, c'est un être calme qui n'aime pas trop se battre, et il évite toutes les occasions qui pourraient le conduire à donner des coups, il connait sa force, la fragilité des humains qui pourraient chercher à le pousser à bout. Il n'a pas de mépris pour cette espèce, mais il a appris à ne plus être touché par les réflexions que l'on peut lui faire, il est éternel alors il ne peut se vexer à chaque chose négatives qu'on lui dit. Il se fiche des autres et vit au jour le jour, ne cherchant pas à savoir si les situations dans lesquelles il se fourre s'arrangeront ou pas, personne ne peut connaître l'avenir alors inutile de faire des hypothèses.
Cela dit, même s'il ne frappe pas, il a une sacré voix lorsqu'il se met à crier, et en général on le laisse alors en paix... et il fuit les lieux.

Comme tout vampire qui se respecte, sa vie et ses gouts tournent autour du sang… du sang d’humain, bien entendu… du sang de jeunes hommes en particulier. Enlever sa vie à un humain ne le gêne absolument pas, et même, lorsque le sang se charge d’adrénaline, juste au moment où ils comprennent qu’ils vont mourir sous les crocs de Sun Mee, c’est là que c’est le meilleur.
Il aime les jolies choses, le luxe, les fleurs, le ciel, les étoiles, même s’il fréquente plutôt des endroits douteux pour pouvoir trouver des proies qui ne laisseront pas un grand vide derrière elles. Il est un peu fleur bleue à ses heures, et ce qu’il aime par-dessus tout c’est les balades en forêt, même humain, c’était l’endroit qu’il préférait… et après sa transformation, cet amour n’a fait que se préciser.

La nourriture humaine… les boissons humaines… en fait, tout ce que les humains ingurgitent, on ne peut pas dire qu’il aime vraiment ça… plus le temps passe, et plus les sensations de goûts en dehors du sang disparaissent, mais il se force, il faut bien donner le change pour que personne ne se rende compte de sa vraie nature.
Il boit parfois du sang d’animal, mais c’est rare car il ne le supporte pas, et il ne peut devenir végétarien mais ça… c’est sans doute plus qu’une simple question de goût.

Ce que Sun Mee n’aime pas, ce sont les hommes trop prétentieux, sûrs d’eux-mêmes, mais étrangement il ne supporte pas non plus ceux qui sont gentils, doux et attentionnés… mais est-ce grave ? Ce n’est pas comme s’il cherchait quelqu’un, ceux qu’il séduit ne sont que des proies qui ne voient plus la lumière du jour après s’être pris dans ses filets. Sun Mee est seul, toujours, il n’aime pas ça, mais il ne peut pas non plus s’attacher, c’est tellement inutile…

Il adore les chats, et ils le lui rendent facilement, mais par contre a une sainte horreur des chiens. Il en a peur et ne les approche que s'ils sont attachés, même s'il sait parfaitement qu'il est plus rapide qu'eux. Il n'y peut rien, c'est physique... il faut dire que son seul prédateur est une sorte de gros loup mutant alors... ça aide pas.

« Je suis né un 21 juin… en quelle année ? Hum… laissez-moi réfléchir… c’était en 1862 je crois. Je suis né dans une famille aisée, non en fait, une famille beaucoup plus riche que la moyenne de la population qui vivait autour de nous. Et nous étions entourés de domestiques, de paysans qui venaient demander du travail et de l’argent à mon père. Mon enfance a été plutôt choyé, même si on m’empêchait de côtoyer ces personnes, comme si elles étaient atteintes d’une maladie que je risquais d’attraper si je ne faisais même que les regarder.
J’étais l’aîné de la famille, aussi mon père comptait sur moi, ma mère rêvait de me voir me marier, mon petit frère était jaloux de moi parce que j’étais l’héritier principal du domaine lorsque notre père partirait. Cela dit, dès que j’eus l’âge de comprendre ce que signifiaient tous les enseignements que je recevais, je commençai à me poser des questions sur moi, et j’avais peur. Partout, dans tous les livres, dans toutes les histoires, les hommes allaient de paire avec les femmes, c’était ainsi et personne n’aurait imaginé qu’il en soit autrement, en tout cas dans ma famille. Mais j’étais différent, et mes parents avaient beau recevoir les plus beaux partis féminins du pays pour faire un magnifique mariage d’argent et d’intérêt comme cela se faisait à l’époque, je ne ressentais aucune attirance pour ces femmes. Pour la plupart, c’était de très belles créatures mais je m’en fichais tout simplement.
Je réussis à faire trainer les choses durant une année, mais alors que mes 16 ans approchait, on m’annonça que la date de mon mariage était fixée à mon anniversaire et que je ne verrais ma fiancée que le jour du mariage. Je décidai alors d’être honnête envers moi, envers mes parents que je pensais m’aimer de façon inconditionnelle… Jamais je n’aurais cru que mon père entrerait dans une telle colère, au point que ce moment marquait encore mon esprit.
“Je le savais !!” hurla mon père, attrapant une lance qu’il pointa vers moi. Il regarda ma mère “N’entendiez-vous pas les commérages à son propos !? Ses traits ne sont pas ceux d’un homme ! ” “Quel est ce diable qui nous a joué un tour en rendant notre enfant ainsi !?”
J’étais impur.
J’étais anormal.
Du sang sale coulait dans mes veines.
J’étais un hérétique qui ne méritait pas de vivre.
A ce moment je compris la signification des regards que les mauvaises gens de notre village lançaient sur moi. Ce n’était pas pour la fortune de ma famille qu’ils me méprisaient, mais parce que j’étais une tare.

Mes parents m’empêchèrent ensuite toute sortie, un prêtre vint me voir à plusieurs reprises pour expier mes fautes, des gardes me battaient pour faire sortir le diable de mon corps, cela dura pendant un mois… jusqu’à ce qu’arrive le jour de mon anniversaire.
Ce jour-là, je m’enfuis et me réfugiai dans la forêt, j’aimais venir ici. Ecouter les oiseaux chanter, entendre les petits animaux venir puis partir en courant. Mais cette fois, la forêt était silencieuse, comme si elle était déserte, néanmoins je me rendis à l’endroit où j’avais l’habitude de m’installer, près de la rivière qui traversait la forêt. Il ne fallut pas longtemps pour que je comprenne pourquoi les animaux se cachaient, il y avait un intrus et il se révéla à moi.
J’en eus le souffle coupé, c’était le plus bel homme que j’avais jamais vu. Sa peau était pâle comme de la neige, contrastant avec ses cheveux noir ébène. Quelques instants s’écoulèrent et nous restions là à nous observer, il me captivait, mais lui, pourquoi restait-il là ? Lentement il se rapprocha et je lui demandais qui il était.
“Je m’appelle Luo Wei…”
Sa voix était envoûtante, et il s’approcha de moi, sans me lâcher du regard, comme si ça lui aurait couté la vie. Quand il fut près de moi, je sentis son parfum fruité. Il passa sa langue sur ses lèvres, se pencha vers moi puis se ravisa. Il planta son regard rouge dans le mien.
“Tu es seul ?”
Je me contentai d’hocher la tête, ce n’était malheureusement pas un mensonge, mieux valait que je disparaisse de la vie de ma famille, autant pour eux que pour moi. Un sourire se traça sur les lèvres de l’étranger et il posa ses bras sur mes épaules, nouant ses mains derrière ma nuque, j’eus terriblement froid. Il approcha sa bouche de mon oreille et nous échangeâmes quelques paroles dont je ne me rappelle plus.
En fait, tout ce dont je me souviens c’est d’une intense douleur qui me donna envie que l’on m’achève. Mais je survécus… enfin, si on pouvait appeler ça comme ça. Ma peau était devenue aussi pâle que celle de Luo Wei, et les choses étaient différentes autour de moi, pourtant j’étais toujours dans cette forêt que je connaissais par cœur.

C’est ainsi que mon périple commença. Luo Wei m’emmena avec lui et m’expliqua ce que j’étais devenu, ce dont j’étais à présent capable, ce que je devrais faire pour garder mes forces. Luo Wei était gentil, malgré qu’il soit un vampire, mais sa gentillesse avait ses limites, qui étaient les mêmes que sa résistance à la faim, alors nous partions en chasse pour débusquer des humains en train de chasser… ironique, non ?
Les premiers temps furent difficiles, je brulais de l’intérieur, et mon humanité m’empêchait d’assouvir ma soif pour me soulager, mais Luo Wei me forçait à manger. Il savait ce que j’endurais, ou bien il m’empêchait de subir les mêmes choses que lui… quoiqu’il en soit, je m’en remettais à lui pour tout, et ce lien qui nous unissait s’intensifia peu à peu, jusqu’à ce que je me rende compte que j’étais tombé amoureux de lui, et que je ne voulais plus jamais le quitter. Et il m’aimait aussi.
Nous n’étions alors plus un simple duo, mais un couple qui ne se mêlait à aucun autre groupe de vampire, nous étions tous les deux et ça nous suffisait. Mais à force, je perdis “ l’appétit” et mon esprit commença à s’embrouiller.
J’étais heureux avec Luo Wei, mais passer mon temps à tuer pour vivre était pesant, et je repensais souvent à ma transformation… mais les souvenirs étaient tellement flous que je demandai à mon amant qui ne voulut pas me répondre.

Cela faisait près de trente ans que nous voyagions ensemble, et un matin… je me retrouvai seul. Je ne le cherchai pas, son odeur avait disparu, il était parti et avait effacé sa trace. J’étais livré à moi-même… pour la première fois de ma vie, et je ne savais pas comment affronter ça. Alors je continuai à tuer pour survivre, attendant mes dernières limites pour foncer dans un village et étancher ma soif.
La période qui suivit fut la plus sombre de ma vie. Regrettant de ne pouvoir mourir, je tentai pourtant tout pour m’ôter la vie… même m’arracher la peau des poignets à coups de dents n’avait rien fait. J’étais condamné à vivre seul, avec la pensée que l’homme que j’aimais, qui m’avait créé, m’avait abandonné.

Lorsque mon premier siècle fut bouclé, je me rendis compte que ma douleur se calmait, laissant place à de l’amertume. Les temps avaient changés, les hommes qui aimaient les hommes n’étaient plus à ce point exécrés, alors je me mêlai à nouveau aux humains, ayant appris à mieux retenir mes pulsions. J’étais en Amérique, j’exerçai quelques métiers ici et là, enfin, ce qu’on voulait bien donner à un gosse de 16 ans… jusqu’à ce que je me mette à comprendre à quel point les hommes me dévoraient des yeux… je commençai à sortir avec des hommes riches, pas pour chasser, pour faire fortune. Ils m’achetaient plein de choses pour me garder près d’eux… et même si ça me dégoûtait, c’était le seul moyen pour survivre parmi les humains, ce n’était qu’une passade, je le savais, mais il me fallait de l’argent. Et quand une relation se “terminait” je revendais tout. C’était peut-être vide de sens, mais on me choyait et j’avais l’impression de compter pour quelqu’un.

Maintenant, cela fait 132 ans que je suis un vampire, 102 ans que Luo Wei m’a abandonné et je n’ai toujours pas accepté cette solitude qui me poursuit. Je passe mon temps à trouver une solution pour ne plus être seul, sans pour autant devoir m’attacher à qui que ce soit… je ne veux plus personne, je veux continuer d’avancer, et voir ce dont demain sera fait.

C’est pour ça que je me suis inscrit dans cette école en Corée. De toute manière, de nos jours, si je n’allais pas à l’école on me poserait des questions… j’avais 16 ans alors… j’allais me mêler aux étudiants…. »