Au premier abord, il est difficile de croire que Min Ji est une louve, diffcile d'imaginer que sous son apparence presque fragile se cache une bête ayant la force de dix, que dis-je, de vingt hommes bien portants, même si elle reste une bête relativement peu imposante par rapport aux autres de son espèce, mais ça c'est autre chose.
Min Ji, du haut de son petit mètre soixante-trois, est une jeune femme d'une grande beauté mais elle est aussi dôtée d'une grace peu commune. Son corps fin, harmonieusement musclé, est sa fierté qu'elle entretient en faisant du sport régulièrement et, surtout, de la danse. Elle a une peau laiteuse et délicate, mais n'a jamais eu peur de s'égratigner ou de prendre des risques, pas même avant de savoir qu'elle ne risquait rien à jouer les casse-cou. En réalité, elle ne fait pas vraiment attention à son apparence physique, et c'est toujours plus par plaisir que par ego qu'elle s'entraine, plus par souci d'être en forme que par envie d'être regardée.
Elle a un beau visage, presque angélique, de beaux yeux bridés très expressifs et de couleur caramel. Ses cheveux, qu'elle garde courts depuis son adolescence, sont initialement d'un brun presque noir, évidemment pour une coréenne, mais elle les a souvent teint, parfois en rouge ou bien en violine, et aussi en blond ou roux. Cela dit, depuis qu'elle est professeure, ils sont châtains... mais qui sait ce que sa prochaine envie lui fera faire.

Côté vestimentaire, Min Ji n'a jamais vraiment eu de style particulier. Bien entendu, au début de son adolescence elle suivait la mode mais une fois qu'elle a compris qu'elle était la seule à pouvoir décider ce qu'elle aimait réellement porter, elle a choisi ses vêtements selon ses goûts. Elle porte donc aussi bien des robes que des pantalons, s'habille en "street" ou bien dans un style plus classe, ou très coloré. Les froufrous ne sont pas trop son truc, mais ça ne l'empêche pas de porter de jolies dentelles si c'est fait avec goût, en revanche elle aime beaucoup la fourrure - la fausse ! -, allez savoir pourquoi~

Min Ji est une jeune femme d'un naturel calme et dévouée, mais assez difficile à vivre. Elle a un caractère fort et ne se laisse pas marcher sur les pieds, lorsqu'elle a une idée en tête elle l'a pas ailleurs et il sera presque impossible de la faire changer de route. Mais c'est cette détermination qui fait d'elle une femme de confiance, on sait ainsi que lorsqu'elle s'engage à faire quelque chose, elle le fera coûte que coûte. On en déduit donc facilement qu'avec Min Ji, il n'y a pas de juste milieu et cela peut poser énormément de problèmes.
Elle croit en la nature humaine, et donc accordera sa confiance assez aisément, mais à condition qu'on ne la déçoive pas... car lorsqu'on se met Min Ji à dos, c'est une tâche ardue et probablement dangereuse d'essayer de récupérer son affection, mais on ne fait pas deux fois la même erreur à moins de vouloir disparaitre de la liste de ses amis.

Tout ça est ce qu'on pourrait appeler le côté "bien" de Min Ji. Vient ensuite son côté moins agréable, lorsqu'elle s'énerve par exemple... dans ce cas-là, elle devient extrêmement violente et, même sous sa forme humaine, elle peut très bien se battre, d'ailleurs elle ne se contrôle pas vraiment même si elle sait que ses capacités sont inhumaines. Lorsqu'elle est en présence de quelqu'un qu'elle n'apprécie et qui ne l'apprécie pas, elle peut être extrêmement cassante, blessante et ça ne la dérange pas plus que ça, même si on lui renvoie des remarques désobligeantes, cela lui passe dessus comme l'eau sur les plume d'un cygne.

Ce que Min Ji aime par dessus tout, c'est la danse qu'elle pratique depuis qu'elle a l'âge de 4 ans, elle a ça dans le sang encore plus que la lycanthropie, mais comme elle est loin du cliché de la fille de riche, elle adore aussi se battre, pas forcément pour faire mal, elle pratique les arts martiaux depuis presque aussi longtemps que la danse en fait.
En dehors de ça, elle adore tout ce qui est sucré : bonbons, gâteaux, sirops... et surtout, elle adore en préparer, a contrario elle n'aime pas cuisiner, c'est plutôt une adepte des pâtes instantanées et des commandes par téléphone.
Elle aime l'art et va souvent à des expositions ou dans des musées pour connaître de nouvelles choses. Elle aime l'odeur de la pluie sur le bitume en été ou dans la forêt où elle avait l'habitude d'aller lorsqu'elle vivait en Angleterre.

Ce qu'elle déteste... les films d'amour et les mièvreries, elle n'a jamais été et ne sera jamais romantique, c'est un concept qu'elle a du mal à comprendre, en fait pour elle, cela ne sert qu'à embobiner les filles pour mieux les blesser après...
Mais le pire de tout ce sont les vampires et elle est prête à tout pour protéger les humains de ces sangsues, elle en a déjà tué beaucoup en Angleterre, peu après sa transformation, par soif de vengeance, et elle recommencera s'il le faut.

Min Ji est née en Corée du Sud, d’un père lycanthrope et d’une mère humaine. Dès la première fois que son père la prit dans ses bras, il comprit qu’elle avait hérité de son gêne lycanthrope et donc que la vie calme que sa mère avait espérée pour elle ne serait probablement qu’un beau rêve. Lorsqu’il se décida à lui dire, quand les deux ans de Min Ji approchaient, elle voulut alors déménager, partir quelque part où il n’y aurait pas de vampires et où leur fille grandirait normalement. Ce n’était pas qu’elle avait honte ou qu’elle voulait cacher ce qu’elle était, elle avait juste peur pour elle, peur qu’elle devienne une proie pour les vampires, et son mari obéit car il voulait la rassurer. Il se garda donc bien de lui dire qu’ils ne pourraient jamais éviter les vampires, qu’ils étaient partout, aussi ils emménagèrent en Angleterre, à Maidenhead, près de la capitale où les vampires étaient concentrés, ce qui laissait un léger espoir de ne pas en rencontrer souvent.
Min Ji grandit donc là-bas, et eut une enfance normale, apprenant le coréen en même temps que l’anglais. Son père étant un avocat reconnu, ils avaient de bons moyens financiers, donc sa mère voulut lui faire apprendre la danse, ce qui lui plut beaucoup et pour quoi elle était très douée. Elle se fit des amies, comme n’importe quelle petite fille, piquait des petites colères lorsqu’elle n’avait pas ce qu’elle voulait, et ses parents ne lui cédaient jamais. Quand elle eut 7 ans, son père lui proposa de faire des arts martiaux. Bien entendu, c’était une façon détournée de lui apprendre la maitrise d’elle-même avant tout. Etrangement, contrairement à ce que son caractère de petite fille laissait présager, elle s’entraina très dur car elle voulait faire plaisir à son père. Il l’inscrivit donc dans un dojo. A partir de ce jour, la danse et le Kung Fu furent ses disciplines préférées, mais elle ne négligeait pas l’école pour autant. Elle avait des notes moyennes mais cela ne la gênait pas, car elle se concentrait sur le reste.

Elle grandit encore et devint une adolescente, et elle eut les crises que n’importe quel autre adolescent, elle avait les mêmes centres d’intérêts que ses copines, elle était tout ce qu’il y avait de plus normal… si ce n’était qu’elle était bien plus agile, athlétique, endurante et forte que ses amies, ou que les grosses brutes qui essayaient de l’embêter à son école.
Ce fut peu de temps après l’anniversaire de ses 14 ans que tout changea. C’était un soir de pleine lune. Elle rentrait tard de chez une amie et, comme à chaque fois qu’elle était en retard, elle passait par les jardins pour aller plus vite et ne pas être vu par les voisins qui cherchaient toujours quelque chose à reprocher à cette famille coréenne qui ne faisait de mal à personne. Une douleur fulgurante la terrassa, mais elle était arrivée dans le jardin de sa maison et le bruit de son corps sur l’herbe alerta son père qui arriva près d’elle avant qu’elle ne se mette à crier et n’alerte aussi les voisins. Il plaqua une main sur sa bouche et endura avec elle cette douleur qui lui traversait le corps sans plus vouloir s’arrêter. De longues minutes passèrent durant lesquelles sa mère s’empêchait d’entendre les geignements qu’elle poussait malgré la main de son père. Et quand elle reprit réellement le contrôle de son corps, c’était une grande louve blanche. Ses deux grands yeux caramel fixaient le père d’un air suppliant.
« Que m’arrive-t-il ? Papa réponds-moi ! »
Il secoua la tête en signe d’impuissance puisqu’il ne comprenait pas ce qu’elle ‘disait’ sous sa forme de loup.
« Calme-toi Min Ji, ça va aller... »
Elle avait confiance en son père alors elle se coucha et ferma les yeux pour imaginer que ce n’était qu’un cauchemar, qu’elle s’était mangé une clôture en courant à travers les jardins et que ça l’avait assommé, ce qui était impossible. Elle reprit sa forme humaine et son père la ramena à l’intérieur.
Il lui expliqua ensuite ce qu’elle était et tout ce qu’elle avait à savoir, il n’avait plus le choix, mais sa mère l’avait toujours empêché de le faire, elle avait l’espoir que sa transformation n’arrive jamais. Min Ji comprit et n’en voulut ni à l’un ni à l’autre. En fait, elle était heureuse d’avoir vécu une vie normale jusqu’à présent, c’était toujours des remords qu’elle n’aurait pas. Son père lui apprit à différencier l’odeur des vampires, à contrôler sa transformation pour qu’elle puisse la supporter. Elle parvint à garder son secret intact, elle pensa alors que sa vie n’allait peut-être pas changer tant que ça, et que du moment qu’elle évitait les vampires, ils l’éviteraient aussi. Mais il en fut autrement.

Elle avait 18 ans et elle avait été se balader avec son père, dans la forêt pas loin de chez elle, cette forêt qui l’abritait lorsqu’elle se transformait. Quand ils revinrent, un intrus était là et s’en était pris à sa mère qui gisait sur le sol du salon, mais elle n’était pas morte. Sous les yeux de Min Ji, elle supplia son père de l’achever pour ne pas se transformer en vampire, il lui trancha la gorge puis des cris leur parvinrent de l’étage. Min Ji courut vers l’escalier et se transforma en un rien de temps pour protéger l’enfant qui dormait dans sa chambre, l’enfant d’amis qui leur avaient pour la nuit. Les crocs du vampire se plantèrent dans son épaule pleine de fourrure avant même qu’il se rende compte qu’elle s’était interposée. Il voulut alors fuir mais elle le saisit au vol et le déchiqueta.
Elle comprit alors qu’elle avait été idiote, et qu’elle avait un devoir envers les humains qui ne pouvaient se défendre. La rage au ventre, elle fuit la maison après les obsèques de sa mère. Sa soif de vengeance l’aveuglait et son devoir prit des allures de Damoclès qui s’abattait sur chaque vampire qu’elle croisait. Carnivore ou Végétarien. Peu lui importait, ils avaient tué sa mère.
Des mois passèrent et elle revint mais son père n’était plus le même… c’était comme s’il avait perdu son âme, il survivait plus qu’autre chose car il ne voulait pas abandonner Min Ji. Elle s’excusa et l’épaula dans son deuil, il finit par tomber malade et périt, heureux de retrouver sa femme.

La colère de Min Ji l’avait épuisé, elle n’avait même plus la force de pleurer son père. Elle vendit tous les souvenirs qu’elle pouvait et qui lui n’étaient pas trop difficile à se séparer, elle vendit la maison, et elle quitta Maidenhead pour de bon.
Elle avait juste 18 ans et elle ne savait pas où elle mais elle avait peur que si elle s’arrêtait, le chagrin la rattrape. Alors elle continua de voyager, à pied avec sa valise, remontant vers le nord de l’Angleterre. Un jour, le long d’une route, un homme s’arrêta pour la faire monter. Ce n’était pas le premier à s’arrêter, mais c’était le premier qui avait une voiture correcte et des habits propres. Elle monta donc et elle répondit vaguement à ses questions, ne voulant pas lui laisser entendre qu’elle n’était pas humaine. Néanmoins, il savait plus de chose qu’elle ne pensait, et elle s’en rendit compte quand il lui avoua qu’il avait quitté Londres quelques mois auparavant car un vampire avait essayé de le tuer. Bien sûr, il avait compris ce qu’elle était, voilà pourquoi il lui avait raconté ça, elle sut donc qu’elle n’avait pas à se cacher. Il l’hébergea, elle avait confiance en lui. Ce ne devait être que l’histoire de quelques jours pour qu’elle se repose, psychologiquement, de tout ça.
Mais les jours se transformèrent en semaines au cours desquelles leur complicité s’épanouit, et sa première histoire d’amour commença. Elle avait déjà eu des petits copains au collège et au lycée, mais elle n’avait jamais été vraiment amoureuse. Avec lui c’était différent, il avait quelques années de plus qu’elle et il était stable donc elle savait qu’elle ne craignait rien avec lui.

Une année s’écoula dans le bonheur. Il trouva du travail dans une grande société qui lui demandait de partir une semaine par mois dans une autre succursale de la société. Comme Min Ji avait confiance, elle ne se douta de rien. Elle-même avait trouvé du travail dans une école de danse moderne, en tant que professeur, ce qui la comblait.
Mais après une autre année, deux week-ends par mois s’ajoutèrent à la semaine. Min Ji ne comprenait pas que son patron lui demande ça, mais dès quelle abordait le sujet, il lui répondait avec des tonnes de termes auxquels elle ne comprenait rien, et il concluait en disant qu’il avait peur d’être viré s’il n’obéissait pas, et qu’il était désolé de partir tout le temps, qu’elle lui manquait et qu’il pensait tout le temps à elle.
La troisième année se finit ainsi. Puis un jour :
« Min Ji, je pars. Je me marie dans un mois. »
Min Ji n’en revenait pas, et ne voulait pas le croire. Il ne pouvait pas faire ça. Où est-ce qu’il avait rencontré une autre femme ? Quand ? Pourquoi ?
« Tu comprends, je ne peux pas faire ma vie avec toi. Tu n’es même pas humaine, j’ai pas envie que mes enfants se transforment en espèce de chiens géants »
Le couteau incisait tout doucement son cœur et les larmes commençaient à perler à ses yeux. Il l’avait accepté pourtant, il avait accepté qu’elle était une louve… dès le début.
« Je la fréquente depuis deux ans, mais elle est très pratiquante alors elle ne voulait rien faire avant le mariage »
« Quoi !? Non, c’est n’importe quoi ! Je croyais que tu m’aimais… »
« Tout le monde fait des erreurs. Au revoir Min Ji »
Il sortit de la maison avant qu’elle ne se mette à hurler, puis il vit un grand loup blanc s’enfuir de la maison, vers les bois à quelques kilomètres au sud.
Min Ji retourna chercher ses affaires quelques jours après, ses affaires à lui avaient déjà disparue. Totalement. Elle quitta alors l’Angleterre, cette grande île qui lui avait donné tant de chagrin.

Elle alla en Corée, passa quelques mois à essayer de se remettre de ce choc avant de trouver la brochure d’une école prestigieuse de Séoul. Ils recherchaient un professeur de danse, et elle décida que sa passion était plus importante que tout et qu’elle devait se remettre à danser, c’était tout ce pour quoi elle devait vivre.
Elle se rendit compte que l’école ne comptait pas que des humains, mais aussi d’autres créatures. C’était peut-être le meilleur endroit pour travailler, au moins elle serait peut-être vraiment utile. Elle déménagea à Séoul et envoya sa candidature. Quelques semaines après elle reçut une lettre lui disant qu’ils lui donnaient le poste, sa nouvelle vie pouvait alors commencer.